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Comité d'entreprise
Le comité d'entreprise est, en France (en Belgique, on parle
de
Conseil d'entreprise), l'une des institutions
représentatives du
personnel au sein de l'entreprise.
Institué par l'ordonnance du 22 février 1945
(corrigée par la loi du 16 mai 1946) dans toutes les
entreprises
de plus de 50 salariés, il détient des
attributions
à la fois sociales et économiques. Leur
idée
remonte aux Comités sociaux d'établissement mis
en place
par la Charte du travail en 1941. Elle a été
ensuite
reprise dans le programme du Conseil national de la
résistance,
en 1944.
La législation s'appliquant aux comités
d'entreprise
correspond au titre III du livre IV du Code du travail (de l'article L
143-1 à L 439-24).
Sommaire
1 Composition
1.1 Direction
1.2 Représentants du personnel
1.3 Représentants syndicaux
2 Fonctionnement
3 Compétences
3.1 Vie économique de l'entreprise
4 Comités d'établissements et CCE
5 Voir aussi
5.1 Liens externes
Composition
Le chef d'entreprise ou son représentant, qui
préside,
éventuellement assisté de deux collaborateurs
(consultatifs). Les représentants du personnel, le nombre
variant selon la taille de l'établissement.
Direction
Le chef d'entreprise en est le président de droit.
Néanmoins, ce statut lui confère un pouvoir de
contrôle très limité, et il n'a aucun
poids
supplémentaire dans les votes. Dans certains cas
(licenciement
d'un délégué, activités
sociales, etc.), il
ne doit pas participer au scrutin. Par ailleurs, il est fortement
contraint par la réglementation. Ainsi, s'il lui revient de
convoquer formellement le CE, il ne peut refuser une convocation
extraordinaire si la majorité des élus ont
signé
une demande en ce sens.
Le chef d'entreprise peut se faire remplacer par un
représentant, à qui il donne pouvoir par
écrit
sans lequel cette délégation est nulle.
Le président du CE peut se faire accompagner d'assistants
salariés de l'entreprise (DRH ou son adjoint, juriste...).
C'est
traditionnellement le cas du DRH (directeur des ressources humaines),
ou du DAS (directeur des affaires sociales) dans les grandes
entreprises. Tout autre conseil extérieur à
l'entreprise
peut être invité à une
réunion
plenière du comité, si l'autre partie
l'agrée
(ceci est valable pour la direction et les représentants du
personnel).
Représentants du personnel
La durée du mandat des membres élus du
comité
d’entreprise (comme du comité
d’établissement
ou du comité central d’entreprise) a
été
portée de deux ans à quatre ans par la loi
n°
2005-882 du 2 août 2005. Cette nouvelle durée de
mandat ne
s’applique toutefois qu’à compter des
élections de ces représentants élus
intervenant
après le 3 août 2005, date de publication de la
loi du 2
août précitée. En outre, un accord de
branche, un
accord de groupe ou un accord d’entreprise, selon le cas,
peut
fixer une durée du mandat comprise entre deux et quatre ans.
Les RP sont élus directement par l'ensemble du personnel au
scrutin proportionnel. La loi de 1945 prévoyait un scrutin
majoritaire, mais devant la protestation de la CFTC, le scrutin
proportionnel a été établi le 7
juillet 1947. Les
syndicats représentatifs jouissent du monopole de
présentation des candidats au premier tour. Si la
participation
aux élections s'avère inférieure
à 50 %, un
second tour est organisé, où des candidats sans
étiquette peuvent se présenter. Le scrutin est
proportionnel, avec attribution des restes à la plus forte
moyenne.
Le nombre de titulaires varie en fonction de la taille de l'entreprise,
de 3 (50 à 74 salariés) à 15 (plus de
1 000
salariés). Ils possèdent chacun un
suppléant.
À partir d'une certaine taille, ils sont
organisés par
collèges, soit par statut (cadres, employés),
soit par
activité (ingénieurs, commerciaux, etc.).
Lors de la première réunion, les
représentants du
personnel choisissent en leur sein un secrétaire, seule
fonction
imposée par la législation, et
éventuellement un
trésorier, un secrétaire adjoint et un
trésorier
adjoint. Le secrétaire est le personnage le plus important
du CE
et doit etre obligatoirement choisi parmi les membres titulaires. Il le
représente au quotidien auprès du personnel,
rédige les procès-verbaux (ou, suivant le
Règlement intérieur, sous-traite cette
tâche
à un prestataire extérieur) et les affiche
à
l'intention des salariés.
Ils ne doivent pas être confondus avec les
délégués du personnel (DP), qui
constituent une
autre instance représentative du personnel.
Néanmoins,
depuis la loi quinquennale pour l'emploi du 20 décembre
1993,
les entreprises comptant entre 50 et 199 salariés peuvent
choisir de fusionner ces deux représentations, au sein d'une
délégation unique du personnel.
Représentants syndicaux
Historiquement, leur présence au sein du CE est due
à la
CGT qui, au moment de la création de l'institution, avait
exigé que les grandes organisations syndicales puissent
être présentes au sein du CE, même s'ils
n'avaient
aucun élu parmi les représentants du personnel.
Chaque
syndicat représentatif présent dans l'entreprise
dispose
d'un représentant, qui prend part aux débats,
peut donner
son avis sur les points mis aux voix, mais n'a pas de droit de vote.
Dans les entreprises de moins de 300 salariés, le
représentant syndical d'une centrale est obligatoirement le
délégué syndical.
Fonctionnement
Selon l’article L 434-3, al 1 du code du travail, une
distinction
est établie pour la détermination de la
périodicité minimale des réunions
selon le seuil
d’effectif de l'entreprise et selon que l'option de la
délégation unique du personnel ai
été
retenue ou non.
Ainsi dans les entreprises de 150 salariés et plus et dans
les
entreprises de moins de 200 salariés ayant opté
pour la
délégation unique du personnel (article L 431-1-1
du code
du travail) le comité se réunira au moins 1 fois
par
mois. En revanche dans les entreprises de moins de 150
salariés
et qui n’ont pas opté pour la
délégation
unique la réunion est alors bimestrielle. Les
réunions se
tiennent sur convocation du président du comité
d'entreprise. Celui-ci adresse aux membres la convocation à
proprement parler, assortie d'un ordre du jour contresigné
par
le secrétaire. L’article L.434-3,
alinéa 2 du code
du travail dispose que " l’ordre du jour est
arrêté
par le chef d’entreprise et le secrétaire et
communiqué aux membres trois jours au moins avant la
séance".
Chaque réunion doit donner lieu à un
procès-verbal
de la réunion du comité d'entreprise,
discuté,
amendé le cas échéant et
approuvé au cours
de la séance suivante.
Le CE peut former des commissions en son sein. Dans les entreprises de
plus de 1000 salariés, une commission économique
est
créée de droit. Sa mission est d'examiner tous
les
documents de nature économique ou financière
soumis par
la Direction. Elle rend ensuite ses conclusions devant le CE
réuni en séance plénière.
Il dispose d'un local aménagé
spécialement au sein
de l'entreprise. Le matériel nécessaire
à
l'exercice de ses fonctions (ordinateur, imprimante, photocopieuse,
etc.) doit également être mis à sa
disposition.
L'employeur doit lui verser une subvention de fonctionnement au moins
égale à 0,2 % de la masse salariale brute, ainsi
qu'une
subvention destinée aux Activités Sociales et
Culturelles. Le CE est le seul décideur des affectations du
budget des ASC. Par conséquent, l'employeur,
président du
CE, ne peut participer au vote d'une résolution concernant
la
gestion des activités sociales et culturelles.
Attention. Les subventions de fonctionnement ne peuvent pas
être
utilisées pour les activités sociales et
culturelles.Néanmoins la production d'intéret des
sommes
placé pourront etre utilisé au grés du
comité.
Compétences
Vie économique de l'entreprise
Aux termes de la loi du 28 octobre 1982, dite « Loi Auroux
», il
« a pour objet d’assurer une expression collective
des
salariés, permettant la prise en compte permanente de leurs
intérêts dans les décisions relatives
à la
gestion et à l’évolution
économique et
financière de l’entreprise, à
l’organisation
du travail, à la formation professionnelle et aux techniques
de
production. »
L'employeur doit informer puis consulter le CE sur un certain nombre de
projets, parmi lesquels :
modification de la durée ou de l'organisation du travail ;
introduction de nouvelles technologies ;
modification du règlement intérieur ;
licenciement collectif pour motif économique ;
licenciement des représentants élus du personnel.
Faute de cette étape, la décision est
considérée comme non valide, et donc non
opposable aux
salariés. Le CE peut porter plainte au pénal pour
délit d'entrave à son bon fonctionnement. Enfin,
si, en
l'absence de consultation du CE, l'employeur forme une
requête
auprès de l'Inspection du travail, celle-ci doit refuser
automatiquement.
Depuis 1982, les compétences du CE ont
été
élargies. Celui-ci doit être informé de
la
situation économique de l'entreprise, notamment par le biais
de
tableaux trimestriels et semestriels et de documents uniques (rapport
annuel, document comptable, bilan social pour les entreprises de plus
de 300 salariés, rapport sur l'égalité
hommes-femmes, etc.). Ceux-ci doivent être remis avant la
réunion du CE, pour permettre aux élus d'en
prendre
connaissance. Les membres du CE peuvent suivre des formations
économiques. Afin de mieux appréhender les
données
fournies par la direction, le comité d'entreprise peut faire
appel à un expert-comptable,
rémunéré par
l'entreprise, chargé d'examiner les comptes et de
réaliser un diagnostic global de l'entreprise. Son rapport
est
ensuite discuté en CE. Il peut également
désigner
un expert-comptable afin de l'assister dans le cadre de la
procédure d'information et de consultation prévue
par
l'article L 321-4 en cas de projet de licenciement collectif pour motif
économique. Lorsque le comité « a
connaissance de
faits de nature à affecter de manière
préoccupante
la situation économique de l'entreprise », il peut
exercer
son droit d'alerte, c'est-à-dire mettre en œuvre
une
procédure susceptible de se décomposer en trois
temps (c.
trav. art. L 432-5) :
il doit demander à l'employeur de lui fournir des
explications
sur les préoccupations concernant directement ou non la
pérennité de l'emploi. Cette demande est inscrite
de
droit à l'ordre du jour de la prochaine séance du
comité d'entreprise. » (art. L 432-5 du Code du
Travail) ;
le déclenchement de ce droit d'alerte contraint la Direction
à s'expliquer lors d'une séance
plenière qui est
convoquée dans un délai raisonnable ;
si les explications sont jugées insuffisantes par le CE, il
peut
établir un rapport avec l'assistance éventuelle
d'un
expert-comptable, qui sera envoyé aux commissaires aux
comptes
et aux administrateurs de l'entreprise. Ces derniers disposent d'un
délai d'un mois pour apporter une réponse aux
préoccupations du CE.
Activités sociales et culturelles
Le CE détient le monopole de la gestion des
activités
sociales et culturelles au sein de l'entreprise. La subvention
versée par l'employeur à ce titre n'a pas de
plancher. En
pratique, elle varie entre 0,5 et 5 % de la masse salariale brute, pour
une moyenne de 2 %. Le CE négocie des avantages
auprès de
partenaires commerciaux et peut lui-même proposer des
services
(machines à café ou distributeurs de friandises,
location
de cassettes vidéo ou de DVD, etc.). Il prend
également
en charge des activités concernant la famille du
salarié
: arbres de Noël, colonies de vacances, etc.
Comités d'établissements et
CCE
Le comité d'entreprise est remplacé, dans les
entreprises
possédant plusieurs établissements, par des
comités d'établissement et un comité
central
d'entreprise. Dans les groupes (ensemble formé par une
entreprise dominante et les entreprises qu'elle contrôle), un
comité de groupe supervise l'ensemble. Enfin, dans les
entreprises à dimension communautaire, un comité
central
européen peut aussi "coiffer" les comités
d'entreprise
nationaux. Une Unité Economique et Sociale UES peut
être
définie par voie de justice ou d'accords d'entreprise dans
le
cas où plusieurs sociétés juridiques
exercent une
activité liée, et en conséquence
nécessite
d'appréhender leur fonction de façon
consolidée.
La reconnaissance d'une UES dépend de la réunion
de
différents critères qui sont de même
importance.
Une UES est caractérisée par une unité
économique et une unité sociale. La coexistence
de ces
deux unités est indispensable pour que l'UES soit
réalisée. Lorsque l'une des deux
unités fait
défaut, l'UES ne peut pas être reconnue. La mise
en
œuvre d'une UES implique la création d'un
comité
d'établissement par société, et d'un
comité
central d'entreprise au niveau de l'UES.
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